Ludovic (Louis) Bréa est le nom de notre collège. Il a été adopté à la suite d'un vote organisé dans le collège auquel ont participé les élèves, les parents, les agents, le personnel enseignant et le personnel de la vie scolaire.

 

Ludovic (Louis) Bréa un artiste peintre de l'Ecole des Primitifs Niçois (fin du XVième siècle), issu d'une famille d'artisans tonneliers fixée dans la ville de Nice depuis des générations. Il serait né en 1452, rue de la Barillerie. La famille Bréa serait originaire de Montaldo en Italie.

On ignore tout de son apprentissage, mais on peut penser que Ludovic BREA a commencé à étudier chez Jacques Durandi, peintre connu à Nice.

En 1475, il signe un retable "La Piéta" pour le monastère de Cimiez (Nice).

 

Que sait-on de Louis Bréa ?

En s'aidant des renseignements fournis par ses oeuvres, les contrats et les autres documents qui jalonnent sa carrière de 1483 à 1522, on peut imaginer ses nombreux déplacements. Attiré par les grands chantiers comme la construction de la Chartreuse de Pavie, le Dôme de Milan et tous les travaux commandés par les Sforza, il a dû se rendre en Lombardie et en Ligurie, se lier avec d'autres artistes ce qui expliquerait les différents styles existant entre "la Piéta" et ses autres œuvres d'un caractère plus italien : retable de St Georges (1516-Montaldo).

Vers 1492, il s'installe à Gènes où il s'inscrit au collège des peintres et travaille avec des disciples.

Par la suite il fit de nombreux déplacements au gré des commandes en Ligurie ou dans le Comté de Nice. Il séjourna également à Monaco, aux Arcs, à Grasse...

Il semble qu'il travailla avec des aides et qu'il eut même des disciples qui le secondaient. Tous travaillaient la plupart du temps dans un atelier à peindre des retables qui, facilement transportables, étaient expédiés à leur destinataire par voie terrestre ou maritime.


Qui étaient ses commanditaires ?
Bréa, comme les autres artistes du XVième siècle n'était pas libre dans le choix de ses sujets, il restait lié à ses commanditaires ou donateurs qui étaient des religieux : confréries, prieurs d'église, corporations, habitants des paroisses rurales. Il n'était pas un peintre courtisan attaché au service des grands de ce monde mais il était très connu et recherché dans tout l'est de la Provence, le Comté de Nice et la Ligurie. Il a travaillé pour l'essentiel dans des églises de villages perchés et difficiles d'accès : Lucéram, sospel, Lieuche, Dolceacqua, La brigue, Briançonnet.... Tous les polyptyques du Comté de Nice lui étaient attribués (à tort parfois) si bien qu'un "BREA" désignait toute peinture sur bois.


Que peignait-il ?
Ses thèmes étaient essentiellement religieux : des scènes traditionnelles les plus répandues de son temps. Les sujets les plus développés sont la Vierge, puis le Christ et un grand nombre de Saints. La représentation des sujets religieux est un support de communication plus ou moins efficace à travers le temps. Le peuple cherchait une protection. Sur le retable, la mise en image des Saints, leurs statures dans la composition, leurs attitudes répondaient à cette société particulière du Moyen-Age.

Chaque saint était rapidement reconnu grâce à son emblème : Marie-Madeleine et son pot d'onguent, Saint Jean Baptiste avec son mouton, St Georges et le dragon, st Martin et le manteau qu'il partage....


Comment peignait-il ?
Les peintures de BREA se présentent sous la forme de retables en panneaux de bois encadrés par un décor sculpté et doré. Le retable est destiné à servir de support à la dévotion collective, il est toujours situé dans un lieu de culte (église ou chapelle). L'origine du mot renvoie à sa fonction liturgique et à son emplacement (retro tabula) : il surmonte l'autel. Il est composé d'un panneau rectangulaire dont la largeur varie selon les périodes. Il comporte deux registres :

  • A l'étage inférieur sont peints les Saints en pied, avec au centre un compartiment double recevant le Saint à qui est dédié le retable.
  • Au-dessus des panneaux plus petits montrent des Elus vus à mi-corps.


Le retable est posé sur un long panneau compartimenté appelé la "prédelle" et tout en haut "le revers" qui sert à la protection du retable.

Au cours des ans, la forme et les dimensions des retables se sont modifiés. Un polyptyque est un retable formé de plusieurs compartiments, subdivisé dans le sens horizontal (3 registres) et dans le sens vertical ( travées réparties symétriquement de part et d'autre de la travée centrale)

Les couleurs (Extrait d'un contrat)

"....Il était convenu qu'il peigne ce retable comme il convient et à l'honneur de tous, c'est à dire que le champ du retable et de la prédelle soit peint de bon or, et qu'il peigne le reste du retable avec du bon bleu, le meilleur qu'il pourra acheter, du bleu d'Outremer s'il en trouve ; si vraiment ce n'est pas trouvable, que ce soit du bleu d'Allemagne, le meilleur possible. Il est aussi convenu que le dit maître chevillera ou fera cheviller le retable, et l'assemblera à queue d'aronde, bien et suffisamment comme le veut le travail. De même il est convenu que le maître peindra ou fera peindre sur les dites portes, à l'intérieur, de bonnes et suffisantes couleurs fines à l'huile, les histoires contenues et décrites dans le "portrait" , avec du bon or fin là où cela convient. De même il est convenu que le maître peindra les portes du retable, à l'extérieur, de couleurs bonnes et suffisantes mais pas aussi bonnes et moins riches qu'à l'intérieur"...



Pour en savoir plus...
http://www.culture.gouv.fr/culture/retables/